Dans la série des « brise-glace » ou mises en jambes, il y en a un que j’utilise souvent : les gommettes silencieuses !
Il possède quatre qualités majeures. Il est très simple, créé un moment de calme au milieu d’un atelier ou séminaire, permet de constituer des équipes si on a besoin et, pour les agilistes notamment, met en valeur un principe d’auto-organisation. Nous y reviendrons.
Voilà déjà comment il se passe.
Munissez-vous de gommettes de couleurs différentes, une pour chaque participant. Si vous cherchez à constituer des équipes, il vous faudra autant de couleurs que d’équipes souhaitées. Vous pouvez aussi jouer sur la forme des gommettes.
Faites mettre les participants en cercle (ou à peu près), chacun étant tourné vers l’extérieur, et demandez-leur de fermer les yeux (ce n’est pas totalement indispensable, mais ça créé un petit effet et ça permet qu’ils ne voient pas la couleur des gommettes).
Collez sur le front de chacun une gommette en variant les couleurs selon un ordre aléatoire (vous verrez pourquoi).
Une fois que vous avez collé toutes les gommettes, demandez-leur d’ouvrir les yeux et de retrouver ceux qui ont la même couleur de gommettes qu’eux, sans parler ni faire de grognements ou de bruits. Ils peuvent bien sûr se déplacer et faire ce qu’ils veulent, tout sauf parler ou faire du bruit ! (C’est aussi pour ca qu’il faut coller les couleurs de manière aléatoire car certains esprits vifs identifient le cycle avec lequel vous avez collé les gommettes et devinent d’un coup d’oeil qui est avec qui!)
En quelques minutes, les groupes se sont retrouvés et vous pouvez passer à la suite ou débriefer un peu.
Le principe d’auto-organisation qui est mis en valeur concerne le « servant leadership », terme à la mode et qui ne me plait qu’à moitié. Je le remplacerai simplement par le sens du service et je l’illustrerai avec cette citation de Saint-Louis : « Détenir le pouvoir, c’est d’abord servir » que certains ont adapté au management : « Manager, c’est servir ». C’est vrai mais c’est réducteur, car ce n’est pas réservé au management !
Bref, vous observez que pour reconstituer les groupes et que deux personnes se « retrouvent », il faut qu’un troisième leur indique qu’ils ont la même gommette. Ce troisième le fait de manière désintéressée, oubliant un moment sa propre préoccupation de retrouver ses propres « camarades » de groupe. Selon l’état d’esprit des participants, dont certains seront un peu sidérés et se demanderont comment faire, une partie des participants va se mettre au service des autres et refaire les groupes.
Remarquez que s’il y a trop de gens au service des autres, ça devient difficile de former les groupes. Il faut aussi savoir parfois suivre le mouvement et ne pas guider les autres car s’il y a trop de guides, on ne sait plus où on va.
Parfois, l’un de ceux qui a aidé se retrouve seul au milieu des autres alors que tout le monde a trouvé son groupe et il faut quelques secondes pour qu’il soit guidé vers son équipe.
Il doit être possible d’en tirer de nombreuses morales, mais celle-ci me convient ! Si vous en trouvez d’autres, commentez cet article !
Je précise que l’exercice n’est pas de moi. Je l’ai découvert au cours d’une formation appelée « LeaderShift », mais je ne me souviens plus de la société qui organisait les sessions :-(.
Bonjour
J’aime beaucoup cette idée pour constituer des groupes en mode silencieux et réflexif. Selon votre expérience, y -a-t-il une taille de groupe maxi pour pouvoir réussir l’exercice ?
Par exemple est-ce que l’on peut imaginer constituer 6 ou 7 groupes à partir d’un ensemble de 70 personnes ?
Merci de votre retour !
Bien cordialement
Bonjour Jean-Marie, je n’ai pas testé au-delà de 25 personnes, mais je suis sûr que ca fonctionne avec 70 personnes.
En général, l’exercice est assez rapide, à peine 1 à 2 minutes, mais à 70, ca pourrait durer 4-5 minutes, et ca reste rapide. Et il y a d’autres comportements à observer quand il y a tout ce monde, sûrement
Si vous essayez, dites-moi ce que ca donne !