Les Zanimaux ou comment démarrer votre atelier dans un zoo !

Quand je démarre un atelier, j’aime bien que l’exercice (appelez-le brise-glace si vous voulez, je reviendrai dessus dans un autre article) initial soit ludique et agréable mais qu’il mette aussi les participants dans le thème qui va être traité ou au moins un de ses aspects.

D’où ca sort ?

Les Zanimaux a été conçu pour lancer un atelier dans lequel différentes directions devaient se mettre d’accord sur un mode de fonctionnement dont la construction nécessitait la collaboration de tous. L’enjeu était d’éviter que chacun pense qu’il détenait la vérité et qu’il pourrait s’en sortir sans les autres.

Comment ca fonctionne ?

Pour apporter cette compréhension aux participants, l’exercice débute en présentant le zoo, c’est à dire des images d’animaux numérotés de 1 à 24 (pas n’importe lesquelles, elles sont choisies dans un but précis)

Ensuite, chaque participant doit « piocher » une carte bleue sur le site suivant : http://animaux.ludik.ovh/cartes1. Pour piocher, il suffit de cliquer sur une des lettres, peu importe laquelle.

Demandez ensuite à chacun de « Trouver le bon animal ». Chaque carte contient une description succincte d’un animal en trois éléments. A priori, ce ne sera pas le même animal pour tous, ça dépend de leur choix de carte. Mais l’ambiguité de l’instruction est volontaire pour que chacun imagine qu’il doit trouver seul un animal.

Quand vous avez pioché une carte, il n’est pas possible d’en piocher une autre, même en rechargeant la page :-). Ceci dit, j’ai installé un petit truc pour pouvoir repiocher, mais ca ne doit pas être fourni aux participants, c’est seulement si vous en avez besoin pour lire les cartes http://animaux.ludik.ovh/reinit.

Ensuite, donnez la même instruction que précédemment – « Trouvez le bon animal ! » – mais en leur demandant de piocher une carte orange sur cette page : http://animaux.ludik.ovh/cartes2. Cette fois-ci, chaque carte ne contient qu’une seule information (il y a 6 paires de cartes, chaque paire de cartes contient la même information) et les participants doivent s’organiser pour trouver un seul animal, mais surtout ne leur dites pas ! Dans un premier temps, ils peuvent croire qu’ils doivent à nouveau trouver seul un animal.

En quelques minutes en général, ils auront collectivement trouvé le bon animal (avec ces informations : je suis gris, je vis dans la savane, j’ai des dents pointues, je suis fort, j’ai de grandes oreilles).

En ce qui concerne les règles, il n’y a aucune interdiction, ils font ce qu’ils veulent ! Donnez le minimum d’instructions et répondez aux questions quand elles sont posées, mais n’anticipez pas !

L’exercice peut aussi fonctionner sur place, en affichant les animaux au mur, et avec de vraies cartes ou en utilisant des QR Codes et les smartphones. La proximité va simplifier le partage d’informations, donc ce sera moins efficace qu’à distance, probablement.

Si vous voulez jouer en anglais, utilisez pour la première étape le lien suivant : http://animaux.ludik.ovh/cards1. Et http://animaux.ludik.ovh/cards2 pour le deuxième lien.

Morale de l’histoire ?

Il y a un petit enjeu d’auto-organisation, surtout à distance, qui est assez amusant !

La morale principale est que personne ne détient toute la vérité mais seulement une partie et qu’il faut collaborer pour réussir. Ca parait évident mais il faut régulièrement le rappeler dans les structures élaborées qui fabriquent des produits complexes utilisant de très nombreuses compétences !

Les gommettes silencieuses

Dans la série des « brise-glace » ou mises en jambes, il y en a un que j’utilise souvent : les gommettes silencieuses !

Il possède quatre qualités majeures. Il est très simple, créé un moment de calme au milieu d’un atelier ou séminaire, permet de constituer des équipes si on a besoin et, pour les agilistes notamment, met en valeur un principe d’auto-organisation. Nous y reviendrons.

Voilà déjà comment il se passe.

Munissez-vous de gommettes de couleurs différentes, une pour chaque participant. Si vous cherchez à constituer des équipes, il vous faudra autant de couleurs que d’équipes souhaitées. Vous pouvez aussi jouer sur la forme des gommettes.

Faites mettre les participants en cercle (ou à peu près), chacun étant tourné vers l’extérieur, et demandez-leur de fermer les yeux (ce n’est pas totalement indispensable, mais ça créé un petit effet et ça permet qu’ils ne voient pas la couleur des gommettes).

Collez sur le front de chacun une gommette en variant les couleurs selon un ordre aléatoire (vous verrez pourquoi).

Une fois que vous avez collé toutes les gommettes, demandez-leur d’ouvrir les yeux et de retrouver ceux qui ont la même couleur de gommettes qu’eux, sans parler ni faire de grognements ou de bruits. Ils peuvent bien sûr se déplacer et faire ce qu’ils veulent, tout sauf parler ou faire du bruit ! (C’est aussi pour ca qu’il faut coller les couleurs de manière aléatoire car certains esprits vifs identifient le cycle avec lequel vous avez collé les gommettes et devinent d’un coup d’oeil qui est avec qui!)

En quelques minutes, les groupes se sont retrouvés et vous pouvez passer à la suite ou débriefer un peu.

Le principe d’auto-organisation qui est mis en valeur concerne le « servant leadership », terme à la mode et qui ne me plait qu’à moitié. Je le remplacerai simplement par le sens du service et je l’illustrerai avec cette citation de Saint-Louis : « Détenir le pouvoir, c’est d’abord servir » que certains ont adapté au management : « Manager, c’est servir ». C’est vrai mais c’est réducteur, car ce n’est pas réservé au management !

Bref, vous observez que pour reconstituer les groupes et que deux personnes se « retrouvent », il faut qu’un troisième leur indique qu’ils ont la même gommette. Ce troisième le fait de manière désintéressée, oubliant un moment sa propre préoccupation de retrouver ses propres « camarades » de groupe. Selon l’état d’esprit des participants, dont certains seront un peu sidérés et se demanderont comment faire, une partie des participants va se mettre au service des autres et refaire les groupes.

Remarquez que s’il y a trop de gens au service des autres, ça devient difficile de former les groupes. Il faut aussi savoir parfois suivre le mouvement et ne pas guider les autres car s’il y a trop de guides, on ne sait plus où on va.

Parfois, l’un de ceux qui a aidé se retrouve seul au milieu des autres alors que tout le monde a trouvé son groupe et il faut quelques secondes pour qu’il soit guidé vers son équipe.

Il doit être possible d’en tirer de nombreuses morales, mais celle-ci me convient ! Si vous en trouvez d’autres, commentez cet article !

Je précise que l’exercice n’est pas de moi. Je l’ai découvert au cours d’une formation appelée « LeaderShift », mais je ne me souviens plus de la société qui organisait les sessions :-(.